Le Pain des Anges

Poèmes de Didier B.

A mon frère Hervé C.

Mon ami le poète a fermé la fenêtre
Les oiseaux sont partis vers un autre pays
C’est l’hiver qui s’annonce et le froid et la pluie
Mais ne perd pas courage. Prépare toi à renaître

Tu es un immortel, un illustre tribun
Quand tu parles on t’écoute, quand tu parles on se tait
On boit tes mots subtils comme du petit lait
Tantôt remplis de joies et tantôt de chagrins

Mon ami, toi mon frère, je vois bien ta douleur.
On a mis plein de gris dans tes belles couleurs
Le cancer te dévore et tu ne peux rien faire.

Ce soir je vais porter mon plus beau tablier
Et je vais mettre en berne tous les sabliers
Pour arrêter le temps, pour figer le présent.

A ma fille Victoire

Il y a seize ans par temps de coton
Nous partîmes t’accueillir dans la vie
Nous ne savions pas. Fille ou bien garçon?
Puis cela fut toi…Mon enfant joli.

Tu t’es fait attendre toute une nuit,
Pour passer de Novembre à Décembre.
Je me souviens, de ton tout premier cri,
Ma fille, dans cette grande chambre.

Tu fus le scellement d’un amour amer
fait d’adversité et de longs sanglots.
Tu sèchas les larmes de ta pauvre mère
Donnant à sa vie le plus beau cadeau.

Ce n’est pas pour rien que pour ton prénom,
nous avons choisi celui de Victoire.
C’est pour que tu saches que sous ce prénom
Se cache la joie, se cache ma Gloire.

A Tania et à sa fille Alice sans oublier le papa.

Une petite fleur est née ce matin
Lorsque la rosée blanchit le jardin
Et soudain l’Hiver chante le printemps
Et les hirondelles s’amusent dans le vent

Une petite fleur a montré son nez
C’est une petite fille qui pousse dans le pré
Elle s’appelle Alice, un nouveau soleil
Qui tant illumine et tant émerveille

Un enfant qui naît c’est un nouveau jour
Promesse de vie, promesse d’amour.
Que ta vie soit douce Ô petite fille!

Un enfant est là au creux de tes bras
Toi qui l’a porté pendant neuf longs mois
Quelle preuve d’amour pour l’heureux papa

A Pascal, pour son neveu.

Qu’avais tu de si gros, dans ton cœur dans ton âme
Pour écrire le mot « fin » au début d’une histoire
Avais tu du chagrin pour étouffer ta flamme
Nous laissant ça et là affolés dans le noir

Où es-tu mon enfant, où es tu ? Où es tu ?
Pourquoi as tu fait ça ? Pourquoi, dis moi pourquoi ?
Je me sens impuissant, je suis seul et perdu
Je n’aurai plus jamais l’insouciance et la joie

Mais je ne t’en veux pas, c’est fini, c’est la fin
Tu as mis au final de ta phrase le point
Mais c’était ton histoire, ton terrible destin

Te voici donc parti vers le Grand Firmament
Tâche alors de veiller par dessus les nuages
Sur ceux qui t’ont aimé, a qui tu manques tant.

A Diane Seng et aux “gauloises” d’ailleurs

Je suis né loin d’ici, il y a fort longtemps
Dans un pays noyé sous les larmes et le sang
Mais aujourd’hui la France est mon unique Terre
C’est ici ma patrie, je l’aime et j’en suis fier

Je porte au fond de moi un trésor du passé
Qui me brise le dos et me brise le cœur
Moi, je me sens français et non pas étranger
En ce très beau pays si gourmand de saveurs

En ce très beau pays, si gourmand de valeurs
Qui a su réunir des peuples différents
Sous une République qui porte trois couleurs

Savoyards, alsaciens, algériens, vietnamiens
Nous sommes si nombreux à t’avoir bâtie
Marianne je sais que toi tu t’en souviens

A Dominique Ambroise

Me voici parmi vous après des mois d’absence
Vous mes frères de cœur de raison et d’esprit
Dans cette jolie Loge emplie de fantaisies
Où le Grand Architecte montre tant de clémence

Même si bien souvent on écorche le rite
Même si bien souvent nous sommes peu nombreux
Cette loge croyez moi a beaucoup de mérite
Elle est humble et modeste et fait de l’Oeil à Dieu

Si jamais on s’éloigne un peu de la Tenue
Quand on revient les bras sont toujours grands ouverts
On y retrouve heureux de véritables frères
Et on rentre chez soi l’âme et le coeur ému

Mais lorsqu’un maçon meurt, nous sommes tous en peine
Nous nous prenons les mains afin de mieux prier
Il ne quitte jamais l’indestructible chaine
Et même s’il n’est plus là il reste à nos côtés.

A mon frère Laurent

Ton ciel, tes étoiles, ta lumière, ton horizon
S’effacent peu à peu de ton champ de vision
Depuis que de sombres nuages ont envahi
Ton cœur, ton être, où il tombe une triste pluie

Celui que tu aimes, ton compagnon, ton mari
Se bat contre un Cancer, une sale maladie
Et tu ne sais quoi faire pour qu’il en soit guéri
Que vas-tu devenir, s’il quitte cette vie?

Et moi je suis bien triste, de te voir tant meurtri
Les mots n’existent pas pour soulager ton cœur
Il n’y a que l’amour pour te réconforter

Il n’y a que l’amour pour le réconforter
Car dis-toi que ta peine est aussi son bonheur
Elle lui prouve que tu l’aimes et scelle vos deux vies

A Alexandra et à Nicolas

Un Nouveau Jour se lève et porte un Nouveau Sang
Te voici nouvelle Eve et toi Nouvel Adam
Vos enfants voient le jour et c’est l’Humanité
Qui renait de ses cendres par l’amour fécondé

Caïn est une fille, voila le sort changé
Elle se prénomme Jil signifiant “Bouclier”
Elle va aimer son frère, elle va le protéger
Et redonner un sens au mot “Fraternité”

Voila le grand défi de notre Race Humaine
Réapprendre à s’aimer, et vaincre cette haine
Cette peur de ces “Autres” qui nous ressemblent tant
Cette peur de nous-mêmes qui fit verser le sang.

Mes enfants au travail, ressuscitez l’Amour
Comportez vous en Frères, Aidez vous chaque jour
Faites de Babylone, une Jérusalem
Et que les roses Rouges chassent les Chrysanthèmes

A ma fille Victoire

Ma fille a treize ans, comme passe le temps
Plus vraiment enfant, pas encore femme
Elle cherche au fond d’elle les sources du vent
Elle sculpte sa vie et colore son âme

Elle aime les mots, la musique, les vers
De son bel ami, qui comme une muse
Coule dans ses veines et dans ses artères
Peu à peu le Beau en son âme  infuse

Mon artiste en herbe, ma fleur, mon soleil
Tu es le Jardin, le Lait et le Miel
Qui me rend plus beau, qui me rend plus fort

Ma Victoire d’amour, mon enfant chéri
Tu es le solvant tu es l’Alchimie
Qui fait de ma vie une pépite d’Or

A Damien et à sa maman

Une nuit profonde, un océan noir
Et une tempête, du matin au soir
Mon âme est tourment, mon âme est orage
Je vogue ma vie craignant le naufrage

Et les vagues emportent mes souvenirs
Mes amours passés, mes tristes soupirs
Je suis un navire perdu sur les flots
Je tangue et chavire dans de longs sanglots

Je suis mon étoile là-haut dans le Ciel
les yeux relevés car je ne vois qu’Elle
la sombre surface m’effraie et me perd
J’ai peur des haut-fonds, du feu de l’enfer

Et une étincelle luit dans la nuit noire
ce n’est pas l’Etoile mais un lointain phare
Qui me dit “espoir” dans une Lueur
Car dans les ténèbres la Lumière demeure