Le Pain des Anges

Poèmes de Didier B.

Texte original de Paul Simon (adaptation française : Didier Buffet)

A tous les migrants, A ceux qui cherchent une place sur cette Terre pour vivre décemment. La vie est un long combat.

Je ne suis qu’un pauvre garçon
Ecoutez bien mon histoire
J’ai gaspillé mon énergie
Dans des bavardages sans fin et combien de mensonges
Que de promesses,
Car un homme entend bien ce qu’il veut
Et n’écoute pas le reste

Le jour où j’ai quitté la maison
Je n’étais rien qu’un gamin
Au milieu d’un tas d’inconnus
Dans le silence de ce terminus
Je me sentais perdu
Profil bas, cherchant un petit coin tranquille
Réservé au miséreux, me cherchant un nid
Pour passer la nuit

Comme J’avais besoin d’un salaire
J’ai donc cherché du boulot
Mais je n’ai rien trouvé
A part les clins d’œil des filles
D’la 7eme avenue
Non je n’ai pas honte car des fois je dois bien l’avouer
Elles m’ont souvent consolé

Aujourd’hui les années ont passé
Je coule des jours heureux
Je suis plus vieux que je n’étais
Plus jeune que demain tout ça est bien banal
Rien de plus normal
Changements après changements
On reste à peu près le même
Changements après changements
On reste à peu près le même

Je vais mettre mes vêtements d’hiver
Rêver de partir
loin d’ici
Loin du froid de cette ville qui me vole ma vie
Pour m’enfuire
Loin d’ici

Sous l’éclairage se tient un boxeur
son métier c’est la bagarre
Et il porte les stigmates de chacun des coups
Qui l’ont cassé, mis KO, jusqu’à ce qu’il crie
Dans la colère et la honte
“Je n’en peux plus, je n’en peux plus”
mais le combat continu…

Connaissez vous amis le pays des oiseaux,
Où courent en liberté des taureaux , des chevaux
Où la mer et le fleuve enlacés font l’amour
Du lever du soleil à la tombée du jour

On entend au lointain les guitares des gitans
Que l’on vient écouter religieusement
Ils chantent le soleil, les femmes, l’amour, la mort,
Le visage face aux vents droit comme un matador

Ô Jolies Sara, Jacobé et Salomé
Ô très Saintes Maries symbole de Trinité
Je crois en votre amour et en votre beauté
Vous êtes l’incarnation du féminin sacré

Ô Saintes Maries de la Mer écoutez, écoutez
Le chant des gitans résonne sous la voute
Du Ciel, des Etoiles et de la Mer immense
Qui fondèrent ici bas la très sainte alliance

Quand Joseph et les filles une nuit vinrent ici
Ils cachèrent le St Graal, le coeur pur du Messie
Et depuis au village la joie, les chants et le vin
Font s’élever les âmes d’un mystérieux levain.

Les Gitans sont gardiens du sacrés du St Graal
Dans le creux de leur main coule du sang royal
Quand ils prennent une guitare alors non rien d’étrange
Si vous croyez parfois entendre quelques anges

Ecrit et composé pour la confrérie des Tastevins

Levons le verre mes chers amis
Levons le verre le cœur aussi
Gouttons ensemble cette eau de vie
Sang de la terre qui nous unis

Communions mes frères de sort
Dans cette chaine contre la mort
Fruit de la terre, coule dans mon corps
Et fais jaillir en nous de l’Or

Fraternité, belle amitié
Trinquons ensemble chevaliers
Enivrons nous de volupté
Débarrassé de nos épées

C’est le Nectar et l’ambroisie
C’est un breuvage gorgé de vie
La terre compose ses mélodies
Mystères sacrés, douces harmonies

Jurons ensemble levons la main
De partager le pain,  le vin
Levain de l’âme dictame divin
Gloire aux raisins Gloires aux humains

Ecoutez la chanson

Adaptation d’un chant Yiddish évoquant la Shoah

Dans un wagon
partant au marché
tremble un veau qu’on a ligotté
Là haut dans le ciel
vole une hirondelle
qui virevolte par dessus les prés

Et le vent se met à rire
A rire et à chanter
Il rit toute la journée
Jusqu’à la nuit tombée

DONNA DONNA DONNA
DONA DONA DONA DO
DONNA DONNA DONNA
DONNA DONNA DONNA DO

Arrête de pleurer
Lui dit le fermier
Fallait pas que tu naisses veau
Pourquoi n’as tu pas d’ailes pour t’envoler
Comme l’hirondelle de l’été

Et le vent se met à rire
A rire et à chanter
Il rit toute la journée
Jusqu’à la nuit tombée

DONNA DONNA DONNA
DONA DONA DONA DO
DONNA DONNA DONNA
DONNA DONNA DONNA DO

Les veaux sont choisis
et sont égorgés
Sans en connaître la raison
Mais la liberté
belle liberté
Est pour l’oiseau qui sait voler

Et le vent se met à rire
A rire et à chanter
Il rit toute la journée
Jusqu’à la nuit tombée

DONNA DONNA DONNA
DONA DONA DONA DO
DONNA DONNA DONNA
DONNA DONNA DONNA DO