Le Pain des Anges

Poèmes de Didier B.

A Jean d’Ormesson, pour Jean d’Ormesson…Traduction d’une de ces interviews…

Je vogue sur le temps sur les rives d’un rêve,
Sur ce fleuve de larmes, que les hommes ont versé
A chercher le bonheur sans jamais le trouver
Je vogue au fil de l’onde rejoindre l’autre grève.

Combien n’auront vécu que pour pleurer toujours?
Tous mes amis sont morts, quant à ceux qui demeurent,
Ils voient ceux qu’ils aimaient qui s’éteignent et qui meurent
D’une longue agonie gardés par des vautours

Le temps est une machine à éprouver les êtres
Et nous sommes pesés, comptés et divisés;
J’ai tant aimé l’amour, tant aimé la beauté,
J’ai vénéré la vie et voulu tout connaître

Comme j’ai aimé les autres, ils m’ont forgé l’esprit,
M’aidant à supporter mieux ma médiocrité.
Je m’en vais boire ton eau, ô fleuve de Léthé,
Pour oublier le temps, plonger dans l’infini.