Le Pain des Anges

Poèmes de Didier B.

A Anne, Dorine et tant d’autres…

Tu marches sur un fil, tu cherches l’équilibre
Depuis qu’une sombre étoile t’est tombée sur la tête
Depuis tu réapprends à vivre, à être libre
Et le goût du bonheur, intarissable quête

Certains ne marchent plus, d’autres ont perdu la vue
sans perdre la raison, sans perdre le courage
Ils tiennent coûte que coûte, font face à l’inconnu
Comme ce marin perdu redoutant le naufrage

Face à l’adversité, que sommes nous vraiment
Qu’une frêle brindille dans la furie du vent
Un destin qui se joue en une partie de Dés

Mais tu es mon égale je ne l’oublie jamais
On a tous sur nos têtes une lame d’épée
suspendue à un fil qui pourrait casser

Tombe une neige sombre sur cette blanche pierre,
Au cœur de Charleville, dans ce vieux cimetière,
Où des caveaux sans fin s’enfilent à l’infini
Abandonnés, brisés, laissés là dans l’oubli

Je t’ai cherché Arthur, sur ce parterre de dalles
Où tu dors solidaire, entre tes deux étoiles,
Ta toute jeune sœur et ta vieille maman,
A qui tu as manqué, toi qui fut tant absent.

Arthur tu es mon autre et si j’écris des vers,
Je te le dois tu sais, c’était un mois d’hiver
Où je t’ai rencontré au cœur de Charleville
Dans ce triste musée ou j’ai bu de ta bile.

Depuis la poésie m’a redonné mes ailes,
Moi l’ange ici déchu, j’ai retrouvé le ciel.
Je connais ta douleur, je devine ton mal.
Que tu reposes en paix dans ton vaisseau tombal.