Le Pain des Anges

Poèmes de Didier B.

Réunion, mon île, mon rocher, mon caillou
C’est ici dans ta terre que je veux reposer
Près des plages brulantes de l’Etang Salé
Face au grand océan dont tu es le bijou

Le poète à besoin de saveurs, de parfums,
D’ananas, de vanille, des fruits de la passion
Pour panacher ses vers aux couleurs de Bourbon
S’enivrer des épices des beaux marchés forains

Comme Chateaubriand sur son rocher du Bé
Je veux dormir serein et me sentir en paix
Mon esprit rejoindra l’esprit des paille-en-queue

Plantez près de ma tombe les plus belles orchidées
Qu’un coucher de soleil dans un beau camaïeu
Réveille la Fournaise en mon coeur épuisé

Ile inconnue, je te vois souvent dans mes rêves
Tes parfums de letchis, de mangue et de vanille
Tes palmiers, l’Océan, le soleil qui se lève
Et les chansons créoles des enfants de Saint Gilles

Ton Volcan capricieux aux allures de géant
Offre sa majesté aux habitants de l’Île
Il est comme un rocher posé sur l’Océan
Et sa lave s’écoule dans le sang de ses filles

Réunion ! Réunion ! Tu portes bien ton nom
Tu réunis les fleurs, les parfums, les couleurs
Tu réunis les âmes, serais tu Cupidon ?
Car je viens retrouver celle pour qui bat mon cœur

Réunion ! Réunion ! Nous serons réunis
Laisse-moi donc tremper mes lèvres à ton Calice
Respirer tes parfums près du cœur d’Aurélie
Revenir épanoui et heureux comme Ulysse

Texte original de Paul Simon (adaptation française : Didier Buffet)

A tous les migrants, A ceux qui cherchent une place sur cette Terre pour vivre décemment. La vie est un long combat.

Je ne suis qu’un pauvre garçon
Ecoutez bien mon histoire
J’ai gaspillé mon énergie
Dans des bavardages sans fin et combien de mensonges
Que de promesses,
Car un homme entend bien ce qu’il veut
Et n’écoute pas le reste

Le jour où j’ai quitté la maison
Je n’étais rien qu’un gamin
Au milieu d’un tas d’inconnus
Dans le silence de ce terminus
Je me sentais perdu
Profil bas, cherchant un petit coin tranquille
Réservé au miséreux, me cherchant un nid
Pour passer la nuit

Comme J’avais besoin d’un salaire
J’ai donc cherché du boulot
Mais je n’ai rien trouvé
A part les clins d’œil des filles
D’la 7eme avenue
Non je n’ai pas honte car des fois je dois bien l’avouer
Elles m’ont souvent consolé

Aujourd’hui les années ont passé
Je coule des jours heureux
Je suis plus vieux que je n’étais
Plus jeune que demain tout ça est bien banal
Rien de plus normal
Changements après changements
On reste à peu près le même
Changements après changements
On reste à peu près le même

Je vais mettre mes vêtements d’hiver
Rêver de partir
loin d’ici
Loin du froid de cette ville qui me vole ma vie
Pour m’enfuire
Loin d’ici

Sous l’éclairage se tient un boxeur
son métier c’est la bagarre
Et il porte les stigmates de chacun des coups
Qui l’ont cassé, mis KO, jusqu’à ce qu’il crie
Dans la colère et la honte
“Je n’en peux plus, je n’en peux plus”
mais le combat continu…

Pour ma fille Victoire

Ma fille a vingt ans, quel ravissement!
Te voila une femme, ma petite fille
La vie s’offre à toi et tu as le temps
Pense a profiter sans te faire de bile

Laisse les Cassandres aux faiseurs de guerre
Fais de la musique, découvre le monde
Si tu as le temps, écris quelques vers
Ecoute les Muses, danse sur les Ondes

Puis un jour viendra, tu verras le Ciel
s’ouvrir à tes yeux en mille étincelles
Tu seras curieuse, tu seras joyeuse

La vie bien souvent est douce et amère
Sache qu’ici bas tout est éphémère
Fais comme Sysiphe, va cueillir des fleurs.

A Arthur Schopenhauer, à Sören Kierkegaard et à Friedrich Nietzsche

Passe le temps, passe le vent.
Pass’ les enfants et les parents
Passe l’amour et les saisons
Passent les jours et les passions

Passe ma vie passent les heures
Passe l’enfance et ses quatre-heures
Pass’ l’insouciance des jours heureux
Pass’ l’impatience des capricieux

Un jour se lève, un autre meurt
Comme l’étoile du petit jour
Qui s’en va faire un tour ailleurs
Sachant son Eternel Retour

Car si tout passe et si tout meurt
Rien ne s’efface et tout demeure
Tout n’est que recommencement
Tout reviendra infiniment

A.D.

Cette vie, parfois, est lourde de peine
Un peu comme un fleuve chargé de boue
Tu aimerais tellement être plus sereine
Toi ma chère amie au visage doux

Cesse de pleurer ce qui est perdu
Ferme cette pluie au ciel de tes yeux
Veux tu que ton coeur soit tout vermoulu?
Et que ton sourire soit comme un adieu?

Je te tends la main moi cet inconnu
Ton chagrin me touche et je te comprends
J’ai connu aussi beaucoup de tourments

Fais de chaque jour un jour de gagné
Jouis de tout ton âme et à chaque instant
Je dirai à Dieu qu’il te soit Clément.

Une bruine brumeuse tombe sur l’horizon
Saint-Malo disparait et Cézembre se perd
Il pleut sur ces rochers et je me sens breton
Cette pluie fait chanter les elfes des bruyères

Je m’assoie sur un banc Je regarde la mer
Comme Chateaubriand je me sens reposé
Je suis comme un rocher aux allures altières
Je sens couler la pluie, Ô si douce rosée

Je me sens bien ici, j’aime cette Bretagne
Qui vient ouvrir les portes de la Normandie
Qui salue Saint Michel et l’illustre montagne
Dont la flèche vient flirter avec le Paradis

J’aime les matelots qui s’en vont au levant
Pour braver l’Océan et reviennent jamais
J’aime les matelots dans les vagues et le vent
Qui chantent à pleine dent la main sur le chapelet

Cézembre sous la pluie

L’amour s’envole vers le ciel
Et les éclairs se font Lumière
L’amertume prend le goût du miel
Les anges chantent des prières

Le Miracle a encore eu lieu
Aucune force ne peut lutter
Pas même les anges pas même les dieux
Devant l’Amour chacun se tait

Deux êtres s’aiment et c’est le monde
Qui s’arrête alors de tourner
Pour regarder danser la ronde
Des amants en train de s’aimer

Et les Etoiles dans les cieux
Illuminent alors leurs yeux clairs
Ils s’aiment d’un amour merveilleux
Que seule la Mort pourra défaire

A mon frère Hervé C.

Mon ami le poète a fermé la fenêtre
Les oiseaux sont partis vers un autre pays
C’est l’hiver qui s’annonce et le froid et la pluie
Mais ne perd pas courage. Prépare toi à renaître

Tu es un immortel, un illustre tribun
Quand tu parles on t’écoute, quand tu parles on se tait
On boit tes mots subtils comme du petit lait
Tantôt remplis de joies et tantôt de chagrins

Mon ami, toi mon frère, je vois bien ta douleur.
On a mis plein de gris dans tes belles couleurs
Le cancer te dévore et tu ne peux rien faire.

Ce soir je vais porter mon plus beau tablier
Et je vais mettre en berne tous les sabliers
Pour arrêter le temps, pour figer le présent.

Connaissez vous amis le pays des oiseaux,
Où courent en liberté des taureaux , des chevaux
Où la mer et le fleuve enlacés font l’amour
Du lever du soleil à la tombée du jour

On entend au lointain les guitares des gitans
Que l’on vient écouter religieusement
Ils chantent le soleil, les femmes, l’amour, la mort,
Le visage face aux vents droit comme un matador

Ô Jolies Sara, Jacobé et Salomé
Ô très Saintes Maries symbole de Trinité
Je crois en votre amour et en votre beauté
Vous êtes l’incarnation du féminin sacré

Ô Saintes Maries de la Mer écoutez, écoutez
Le chant des gitans résonne sous la voute
Du Ciel, des Etoiles et de la Mer immense
Qui fondèrent ici bas la très sainte alliance

Quand Joseph et les filles une nuit vinrent ici
Ils cachèrent le St Graal, le coeur pur du Messie
Et depuis au village la joie, les chants et le vin
Font s’élever les âmes d’un mystérieux levain.

Les Gitans sont gardiens du sacrés du St Graal
Dans le creux de leur main coule du sang royal
Quand ils prennent une guitare alors non rien d’étrange
Si vous croyez parfois entendre quelques anges